Saint-Victor des Oules, le village


L’ouvrage d’Albert Ratz, « Potiers et mineurs de terre » (2002) retrace l’histoire du village de Saint-Victor-des-Oules de la période de l’Antiquité tardive (temps des royaumes barbares) jusqu’à l’époque contemporaine, à partir de l’étude d’archives, de fouilles archéologiques et de témoignages directs pour les périodes les plus récentes.

L’histoire de ce village est à la fois typique de la paysannerie occitane et atypique, en raison d’une «aventure industrielle à la campagne» : en effet, ce village proche de Saint-Quentin-la-Poterie, abrita autrefois une communauté de paysans-potiers qui furent obligés de se reconvertir en «mineurs d’argile» au 19e siècle. Le sous-sol, riche en argile de très bonne qualité et réfractaire, se prêtait à ces activités potière/minière.

Mais, au départ, d’où vient ce mot quasi-exotique d’«oules» ? C’est un mot d’occitan, francisé, qui vient du latin Ola, qui nomme les récipients, en général dépourvus d’anses, les marmites en terre cuite.

Les fouilles archéologiques ont révélé sur le territoire de Saint-Victor des Oules nombre de fours de potiers datant des 12e et 13e siècles, mais, également l’emplacement de quelques fours de production de l’Antiquité tardive (7e/10e s.) et, à l’intérieur même du village actuel, l’emplacement de fours de potiers des 14e/15e s. et surtout du 19e s. dont le dernier s’est éteint en 1873.

Saint-Victor-des-Oules connut au début du 20e siècle, principalement après la Grande Guerre 1914/18 un lent déclin démographique et économique : la production potière et minière d’argile appartient désormais au passé.

Mais, aujourd’hui dans ce village, Jean-Louis et Véronique Delvaux ont souhaité remettre à l’honneur dans un esprit très contemporain cette antique histoire de terre et de feu, grâce aux sculptures monumentales commandées aux meilleurs artistes.

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